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"Presque" est un film co-réalisé par Bernard Campan et Alexandre Jollien (philosophe suisse, infirme moteur-cérébral, né étranglé par le cordon ombilical). Il a vécu jusqu'à sa majorité dans un institut spécialisé sans expectative, jusqu’à ce qu’il soit tombé sur un livre de philosophie qui l'a vivement enthousiasmé. Et, contre toute attente il a voulu étudier la philosophie, puis écrit de nombreux livres dont « l’éloge de la faiblesse », et récemment « les cahiers d'insouciance » publié chez Gallimard, tout en faisant salle comble à chacune de ses conférences et rencontres avec un public éclectique très captivé.

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Le film nous raconte le périple mouvementé de deux âmes solitaires qui se sont croisées par accident au bord d’une route, et dont la vie monotone va trouver progressivement un nouveau souffle.


Il y a Igor, livreur de fruits et légumes bios à Lausanne, infirme moteur cérébral, qui a soif de rencontres mais qui semble condamné à se contenter de la compagnie de ses amis de papier (Spinoza, Nietzsche, Aristote, philosophes qu’il cite en toutes circonstances) pour avancer dans une existence entravée par son corps et l’indifférence ou le rejet de l’autre. il y a tous ces regards qui le condamnent et le marginalisent de la société en le réduisant à son handicap, à sa différence.


Et, Louis, dirigeant d’une entreprise de pompes funèbres qui semble se réfugier dans une routine autour de son travail pour assurer aux défunts et à leurs proches un dernier souvenir mémorable en les accompagnant au mieux dans leur deuil. Ses journées sont rythmées par la gestion de la tristesse et des préoccupations des autres et l’enferment insidieusement dans une solitude qui l’éteint à petit feu.


Ainsi, « Presque » nous amène à réfléchir à une société plus éveillée et solidaire, à travers une aventure humaine en corbillard pour transporter le corps d’une vieille dame dans le Sud de la France. Parsemé de rencontres, ce voyage permettra aux deux hommes de se dévoiler (à nous) peu à peu, pour apprendre à habiter leur être en souffrance et l'incarner pleinement. Ils essaient de mettre en pratique certaines philosophies égrainées au fil de la route, notamment en se dépouillant peu à peu des jugements qui anéantissent la confiance en soi et nuisent à la poursuite du bonheur.


Le film, touchant un large public, souligne avec humour et délicatesse que la joie est dans la rencontre et le non jugement, et combien la mort ou le handicap peut révéler les moteurs de la vie comme l’amitié et la solidarité, en se détachant petit à petit des étiquettes, des peurs limitantes et des préjugés.


Ce film optimiste, invite à plonger dans l’existence en écoutant l’oreille du cœur, et marque nos esprits avec de nombreuses répliques. Encourageant au mieux vivre ensemble et à creuser des sillons pour aller progressivement vers un mieux-être, on garde en tête après la séance les mots vivifiants partagés par Igor qui résonnent en continu.

« on est tous comme embarqués dans un train ; on ne sait pas où on va ; on ignore tout de la destination mais on est à bord », « on va tous mourir, alors que faire de ce chemin tragique et beau ? »


Viens donc t'embarquer avec Igor et Louis, dans ce road movie insolite et surprenant qui va te bousculer en profondeur, tant le film "Presque" respire les valeurs de la tolérance, de l'amitié, et de l'ouverture du coeur...





 
 
 

"Rosy" est un documentaire saisissant où Marine Barnérias, jeune étudiante de 21 ans, nous partage un vivifiant témoignage de son cheminement en plusieurs étapes à la rencontre d’elle-même lors d’une longue expédition en solitaire, suite à l’annonce brutale en 2015 d’une maladie auto-immune dont elle est atteinte, la sclérose en plaques (SEP).

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« Rosy » est inspiré du récit de vie de Marine Barnérias relaté dans son livre « Seper Hero- Le voyage interdit qui a donné un sens à ma vie » ; où le mot SEP devient « Super Envie de Partir ». Le documentaire, actuellement en salles, pose des images sur l’aventure de la jeune étudiante dynamique et pleine de projets qui a vu sa vie basculer en avril 2015, lorsqu’elle perd soudainement et momentanément la vue et qu’après des jours d’angoisse à l’hôpital, le diagnostic tombe brutalement : elle a la sclérose en plaques.


D’abord abasourdie par la nouvelle et incrédule, elle choisit de ne pas se laisser dicter sa vie par la maladie et les éventuels traitements qui en découlent, en décidant de partir seule dans l’inconnu pour mieux se découvrir. Elle nous partage avec authenticité et spontanéité ses peurs, son envie de mieux ressentir son corps éprouvé par les efforts de longues marches ou de rudes ascensions (hier encore inconcevables), son souhait de canaliser le stress énergivore et son flot de croyances limitantes.


On découvre donc avec elle, au cours de son périple rendu possible grâce à un financement participatif, outre la beauté et l’étendue des paysages de Nouvelle-Zélande, de Birmanie et de Mongolie, les rencontres marquantes voire troublantes qui ont jalonné sa route, les sourires ambiants, les anecdotes cocasses, l’émerveillement face à la Nature, et les premiers changements qui s’opèrent en lâchant prise progressivement et en prenant le temps d’observer vraiment ce qui l’entoure.


Par ailleurs, le fait de personnaliser la sclérose en plaques en « Rosy », lui a permis de ne pas être prisonnière d’une étiquette et des aléas qui en découlent tout au long de cette traversée. Et, Marine Barnérias souhaite au fil de son voyage à la découverte d’elle-même, faire grandir cette rose avec plus de pétales que d’épines (jugements, peurs, comparaisons, qui malmènent la confiance en soi…).


Dans ce documentaire touchant qui déborde d’humanité et d’entraide, la pétillante jeune femme explique vouloir parcourir la Nouvelle-Zélande à pied et en autostop pour apprendre à être à l’écoute de son corps et de ses multiples sensations face aux efforts physiques accumulés. Puis, cheminer à travers la Birmanie pour canaliser ses ruminations mentales et le stress omniprésent en se familiarisant avec la méditation pour essayer de vivre davantage dans le moment présent. Enfin, la Mongolie lui permet d’expérimenter volontairement une dizaine de jours de silence complet et de prendre conscience que chacun a une force inestimable en soi, tout en s'émerveillant de l'immensité des steppes.


« Et si la plus belle des rencontres était avec soi-même ? » résonne si fort au sortir de la séance de cinéma. En effet, ce voyage initiatique à la rencontre des autres et de soi-même permet d’ouvrir les yeux et le cœur, en encourageant à prendre le temps d’observer et d’écouter. Ainsi, « Rosy » invite à se recentrer, et à se (re)trouver soi-même avant d’être mieux avec les autres. Le documentaire plein d'espoir, montre aussi que le choix n’est pas nécessairement un renoncement mais peut aussi participer à créer, et à ouvrir le champ des possibles.


 
 
 
  • Photo du rédacteur: Henitsoa
    Henitsoa
  • 10 janv. 2022
  • 3 min de lecture

J’ai découvert Pedro Correa, en l’entendant se raconter un peu dans le podcast « pourquoi pas moi », qui invite à écouter sa petite voix à travers des témoignages de parcours variés de personnes qui ont osé sauter le pas pour vivre pleinement, pour vibrer qui ils sont vraiment.

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Puis la curiosité m’a conduite naturellement vers son discours de décembre 2019, devenu viral à l’université de Louvain (Belgique) pour la remise de diplômes de futurs ingénieurs, dans lequel sur la base de statistiques, il partageait le constat d’une société du travail « malade » (fatigue, burn out, dépressions,…) et à travers son expérience, encourageait les jeunes à s’écouter en tout premier et à utiliser leurs savoirs et compétences autour de valeurs comme la joie, la solidarité, le sens, le bien être car le monde a besoin de gens heureux.


Dans son livre « Matins clairs » publié aux éditions de l’Iconoclaste, Pedro Correa évoque le parcours mouvementé de son changement de vie, en passant d’une situation de réussite conforme aux normes (brillante carrière d'ingénieur propriétaire de biens multiples), en suivant la voie tracée par la volonté de ses aînés, par les injonctions extérieures telles que les voix des professeurs, les visions de la société, à une vie autour de sa passion pour l'art, en tant que photographe indépendant.


L'auteur raconte qu’à l’aube de ses 30 ans, la mort brutale de son père lui a fait prendre conscience de sa finitude, et de la nécessité de s’interroger sur son propre bonheur en cherchant quotidiennement à savoir « qu’est ce qui me rend réellement heureux ? ». Ce livre lui a donc permis de relater son long cheminement pavé d’appréhensions et de questionnements pour explorer son projet de cœur, et le construire à petits pas à l’écoute de sa petite voix intérieure.


Des mots qui invitent à une introspection profonde réveillant le brasier des envies motrices, longtemps ensevelies sous les gravats de croyances limitantes, de manque d’audace et de confiance en soi, et autres œillères qui obstruent le Regard…pour ouvrir le champ des possibles et accueillir l’instant présent en étant plus authentique.


Des mots qui témoignent de l’importance de s’accorder du temps pour les choses qui comptent vraiment, pour faire de son mieux pour créer son bonheur en « écoutant la voix qui nous anime, qui nous relie et qui nous dépasse » car « c’est l’action qui brise la peur ».


Des mots inspirants pour éviter d’accumuler « les regrets à retardement » à regarder sa vie défiler dans les rails sans oser déployer sa créativité et se détacher du regard des autres ou de croyances limitantes paralysantes…en prenant le temps d’être attentif à la voix du cœur qui prend aux tripes !


En parlant de créativité, Kae Tempest (grande voix anglophone du « spoken word » ou « mot parlé »), en fait l’éloge dans son recueil « Connexion » publié aux Editions de l’Olivier, en y décrivant comment son art l’a sauvé de l’abîme de ses addictions (drogue, alcool, mal-être,…) en permettant d’apprendre à se connaître en profondeur et de tisser un lien avec l’autre.


Cette connexion n’est pas toujours immédiate et constante, mais elle se produit de temps en temps, lors de la rencontre entre le public et l’artiste sur scène, quand chacun est transporté par une énergie réciproque et un sentiment de présence, qui vibrent et s’amplifient dans l’instant. En effet, se rapprocher des autres implique de se rapprocher de soi en lâchant prise, et de cultiver l'empathie en étant pleinement attentif et curieux à la vie environnante.


La créativité est un processus de « réanimation sensorielle » et encourage à la connexion, car à travers la musique, le théâtre ou autres évènements où se partagent les émotions, se produit une écoute, une ouverture à l’autre et aux résonnances, qui créent un dialogue. Kae Tempest souligne que « pour que les mots soient porteurs de sens, il faut qu’ils soient lus » afin de relier les uns aux autres.


Je t’invite à ton tour à prendre le temps d’écouter ta voix intérieure, à être attentif à ce qui t'entoure et à cultiver des liens nourrissants.




 
 
 
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